In one of the weird twists of Canadian language battles, the Globe and Mail reported that French-speaking residents of Eastern Ontario are upset at the government of Québec sending them flyers about snowmobile trails... in English.
The reason, says La Belle Province, is that Ontario is part of English Canada. As it happens, however, a substantial proportion of the population there has French as a first language. In fact, the area is a bastion of French-language rights. It's also been a hotbed of protest and backlash: just a few years ago in Clarence-Rockland, where 68 per cent of the population is francophone, the issue of mandatory bilingual signage brought things to a boil in 2005.
The president of the main Franco-Ontarian lobby group seemed incredulous that the Québec government wouldn't want to maintain ties with francophones minorities elsewhere. However, most of us who have lived through the language wars and politics in Canada know exactly why it wouldn't.
Québec separatists prefer to pretend there are no French-speaking people outside their borders, to justify whatever they do to their own English-language minority. There's one exception: when it suits the Bloc québécois to justify the province's language laws by pointing to Canadian failings in the matter of providing French-language services elsewhere in the country. Whenever this happens, you'd think the separatists are our very own knights in shining armour. The rest of the time, the BQ follows the lead of Parti québécois founder René Lévesque, who called us "dead ducks", and author Yves Beauchemin, to whom we are "a corpse that is still warm". In other words: we're an embarrassing obstacle to the PQ objective of a purely French Québec that might just have to respect its English-language minority as much as the rest of Canada should respect us. We're inconvenient that way.
Even more disheartening was to read the majority of comments on the Globe website following the article. Apparently anyone expressing a desire to receive information in French is a "whiner". This is exactly the type of attitude that fuels separatism in Québec and unravels our distinctive bilingual heritage in Canada.
Meanwhile, according to the same article, it seems Canadian Tire and Loblaws are better at serving people in the language they're more likely to use. Too bad they don't arrange snowmobiling tours. It looks like Québec will see a few fewer Ontarians on their trails this year.
mercredi 9 décembre 2009
dimanche 6 décembre 2009
L'intersection de la "minoritude" et du féminisme
J'ai beaucoup écrit sur l'état de minorité, comparant la situation canadienne-française à celle des Noirs au Canada, par exemple. Cependant, je suis également féministe radicale, et je vois plusieurs parallèles entre les droits des minorités d'une part, francophones ou autres, et les droits de la femme, de l'autre.
C'est un sujet qui me préoccupe justement parce que mon père m'a élevée à me battre pour mes droits. Lui, il pensait aux droits francophones. Moi, j'ai vu que lorsqu'on parle des droits de la personne, des acquis, de ce qu'il faut respecter, et qu'on dit qu'il faut se battre pour ça, les questions entourant les inégalités de la condition féminine entraient forcément en jeu.
Je suis hors de la norme, de ce côté: non parce que la plupart des femmes francophones ignorent les enjeux de la gent féminine, mais plutôt parce qu'enfant, on m'a étiquettée "surdouée". J'étais, donc, minorité de minorité: surdouée (dans le deux pour cent le plus élevé de la population générale, des deux sexes ensemble, si on se sert de la mesure du Q.I.), femme, et francophone. J'ai donc subit toutes les ignominies des enfants différents des autres: je préférais les livres aux ébats sportifs, je voulais être seule plutôt que de me faire tourmenter et frapper par mes pairs dans la cour d'école. Ajoutons à cela que je faisais de l'embonpoint à huit ans, et que je portais des lunettes: mon isolement social était bien complet.
C'est donc sans ambages que j'ai relevé la lutte pour mes droits en tant que femme, autant que mes droits francophones, une fois arrivée à l'âge adulte. J'étais alors très habituée à me faire marginaliser. Qu'était-ce donc un obstacle de plus? Ajoutons à cela que dès l'âge de 16 ans, j'était devenue cygne après avoir été vilain canard. J'étais jolie! J'avais perdu mon poids d'enfant et j'étais intelligence et vivace, donc intéressante. Les hommes me regardaient, me donnaient de l'importance. Je ne me rendais pas toujours compte du fait que c'était pour me courtiser (façon bien polie de décrire leurs intentions, assurément). Je croyais réellement me faire prendre au sérieux. Je n'avais jamais gagné l'habitude du badinage et je ne comprenais pas la coutume. Ainsi, j'acquis toute une idée de mon importance et de mon efficacité personnelle. Bref: j'étais Dieue! Les gens me croyaient magnifique! Je devais donc l'être...
Après tout, j'étais manifestement une surdouée, et je poursuivais mon éducation avec beaucoup de succès, de bourses et d'admiration de la part de mes professeurs. L'avenir devait donc s'ouvrir devant moi comme le Ciel.
Erreur. Tout comme les minorités ethniques Noire et Hispanique aux États-Unis, les femmes partout dans le monde, y compris ici, rencontrent de multiples obstacles à leurs ambitions. Il existe maintes études pour démontrer cette tendance générale (dans le cas des personnes noires, voir http://www.nytimes.com/2009/12/01/us/01race.html?scp=7&sq=blacks&st=Search, en anglais malheureusement). Dans le cas des femmes, tel que démontré et analysé par Virginia Valian, les obstacles sont, la plupart du temps, subtils, encadrés par les schémas de sexe antiqués que la majorité de la population garde avec elle sans en être consciente (voir Virginia Valian, Why So Slow, 1999, pour une étude très étendue et détaillée de la situation). Ces schémas du comportement sexuel affectent aussi les hommes homosexuels, qui se trouvent lésés et défavorisés par l'association avec les comportements "féminins", au point où on pourrait carrément dire que les homosexuels souffrent du sexisme autant que les femmes.
Bref, mes multiples expériences m'ont beaucoup conscientisée. Je suis aussi consciente de la dépréciation du féminin que de la dépréciation de l'héritage francophone au Canada. Car les deux viennent de la même source: le privilège de la majorité, qui ne voit pas pourquoi les choses devraient changer.
C'est un sujet qui me préoccupe justement parce que mon père m'a élevée à me battre pour mes droits. Lui, il pensait aux droits francophones. Moi, j'ai vu que lorsqu'on parle des droits de la personne, des acquis, de ce qu'il faut respecter, et qu'on dit qu'il faut se battre pour ça, les questions entourant les inégalités de la condition féminine entraient forcément en jeu.
Je suis hors de la norme, de ce côté: non parce que la plupart des femmes francophones ignorent les enjeux de la gent féminine, mais plutôt parce qu'enfant, on m'a étiquettée "surdouée". J'étais, donc, minorité de minorité: surdouée (dans le deux pour cent le plus élevé de la population générale, des deux sexes ensemble, si on se sert de la mesure du Q.I.), femme, et francophone. J'ai donc subit toutes les ignominies des enfants différents des autres: je préférais les livres aux ébats sportifs, je voulais être seule plutôt que de me faire tourmenter et frapper par mes pairs dans la cour d'école. Ajoutons à cela que je faisais de l'embonpoint à huit ans, et que je portais des lunettes: mon isolement social était bien complet.
C'est donc sans ambages que j'ai relevé la lutte pour mes droits en tant que femme, autant que mes droits francophones, une fois arrivée à l'âge adulte. J'étais alors très habituée à me faire marginaliser. Qu'était-ce donc un obstacle de plus? Ajoutons à cela que dès l'âge de 16 ans, j'était devenue cygne après avoir été vilain canard. J'étais jolie! J'avais perdu mon poids d'enfant et j'étais intelligence et vivace, donc intéressante. Les hommes me regardaient, me donnaient de l'importance. Je ne me rendais pas toujours compte du fait que c'était pour me courtiser (façon bien polie de décrire leurs intentions, assurément). Je croyais réellement me faire prendre au sérieux. Je n'avais jamais gagné l'habitude du badinage et je ne comprenais pas la coutume. Ainsi, j'acquis toute une idée de mon importance et de mon efficacité personnelle. Bref: j'étais Dieue! Les gens me croyaient magnifique! Je devais donc l'être...
Après tout, j'étais manifestement une surdouée, et je poursuivais mon éducation avec beaucoup de succès, de bourses et d'admiration de la part de mes professeurs. L'avenir devait donc s'ouvrir devant moi comme le Ciel.
Erreur. Tout comme les minorités ethniques Noire et Hispanique aux États-Unis, les femmes partout dans le monde, y compris ici, rencontrent de multiples obstacles à leurs ambitions. Il existe maintes études pour démontrer cette tendance générale (dans le cas des personnes noires, voir http://www.nytimes.com/2009/12/01/us/01race.html?scp=7&sq=blacks&st=Search, en anglais malheureusement). Dans le cas des femmes, tel que démontré et analysé par Virginia Valian, les obstacles sont, la plupart du temps, subtils, encadrés par les schémas de sexe antiqués que la majorité de la population garde avec elle sans en être consciente (voir Virginia Valian, Why So Slow, 1999, pour une étude très étendue et détaillée de la situation). Ces schémas du comportement sexuel affectent aussi les hommes homosexuels, qui se trouvent lésés et défavorisés par l'association avec les comportements "féminins", au point où on pourrait carrément dire que les homosexuels souffrent du sexisme autant que les femmes.
Bref, mes multiples expériences m'ont beaucoup conscientisée. Je suis aussi consciente de la dépréciation du féminin que de la dépréciation de l'héritage francophone au Canada. Car les deux viennent de la même source: le privilège de la majorité, qui ne voit pas pourquoi les choses devraient changer.
Inscription à :
Articles (Atom)