mardi 26 mai 2009

Le bilinguisme en Nouvelle-Écosse

Je n'arrive pas à traduire mon sens de l'humour

Ayant déjà publié un roman ainsi que des douzaines de chroniques satiriques en français, je sais que je suis bien capable d'être drôle. Pourtant, sitôt que je tente de traduire les mêmes idées et sentiments en anglais, ça ne marche absolument pas. Si je cherche à être drôle en anglais, il faut que l'idée soit pondue dans la langue de Shakespeare. Tout ça est un peu frustrant, parce que c'est souvent plus onéreux d'écrire à neuf que de tout simplement traduire.

Cependant, qualité oblige.

mardi 19 mai 2009

Lost in a simultaneous translation

I've worked as a translator before, but never as an interpreter.  When something is written down it's easy to look it up. You can't do that during a conference and it's especially challenging when you provide interpretation for specialized topics like agriculture.

However, as a reporter I often need to translate my notes into French. About a year ago I had to do the opposite, as I was covering around eight council meetings, all of them in French, for an English-language paper. The process of translating notes can become tedious. Trying to write things down in a different language than you're hearing it is tough. A lot depends on whether you want quotes and how much detail you need. If you can just jot down the gist of something it's doable. Otherwise no.

So the other day, when I attended a conference on Women in business, I took a headset. Most common sessions were in English with simultaneous translation. I thought it would make my note-taking easier. In theory it should have. However, being the curious person I am, I wanted to hear the English original. I soon discovered it is next to impossible to listen to two streams of words at once.  One problem with any translation is how hard it is to accurately convey something catchy or hip in a different language. Usually, you need to think about it - which means interpreters will give you the literal or working meaning of what was said, but don't have time to convey how effective it might sound in the original. This happened several times at the conference. The speakers were savvy and expressed themselves with enthusiasm and pithiness. The interpreter conveyed what was said but not how well it was delivered. That takes more time and  thought. As a result, half the time I turned down the headset volume and just wrote down the English. In some cases, I was able to jot down the ideas and points in French myself.

As a result of my test, I've concluded that simultaneous translation isn't as effective as I anticipated in helping me with note-taking in the language I'll be writing in. But that's because I need to get used to someone else doing the job that I've had to do for such a long time.  It's all about letting go.

lundi 11 mai 2009

Traduction et adaptation: les visages de la communication bilingue


Voici une réflexion que je fais depuis longtemps. Franco-Ontarienne originaire de Sudbury, en Ontario, je suis presque née bilingue. J'ai appris l'anglais à l'âge de cinq ans, sans aucun cours spécial: mon père disait "l'anglais, ça ne s'apprend pas, ça s'attrape". Je suis bien contente de la contagion, puisque je trouve très utile de connaître les deux langues officielles.

À titre de journaliste, j'ai dû traduire plusieurs fois des communiqués, messages, entrevues, citations, documents d'appui et discours officiels dans la langue de ma publication.  Comme traductrice, je dois composer avec des réalités qui ne se ressemblent pas toujours dans les deux univers.  Enfin, comme auteure, j'ai constaté que j'écris complètement différemment en anglais et en français.  Tout ça pour dire que deux langues, c'est deux mondes à part.

Récemment, j'ai traduit une lettre à l'intention de francophones s'intéressant à certains aspects de l'histoire canadienne.  Deux des paragraphes invitaient les lecteurs à utiliser des ressources qui n'étaient disponibles qu'en anglais. J'ai signalé au client qu'il faudrait soit avertir les gens que la ressource était en anglais, soit couper les paragraphes. La solution idéale, bien sûr, c'est d'avoir les ressources en français... ça viendra peut-être.

Lorsque je rédige des articles, j'ai bien davantage de liberté lorsqu'il s'agit de choisir les renseignements que je vais utiliser.  Cependant, en milieu francophone minoritaire, nous faisons face à un défi particulier: les gens connaissent davantage le mot anglais que le mot correct en français.  Dites "expert en sinistre" et les gens n'ont rien compris.  Expliquez qu'il s'agit d'un "adjuster" et tout est clair.  Le problème, c'est que dans un journal de langue française, on ne peut quand même pas mettre des mots anglais entre parenthèses à chaque paragraphe.  Ma solution idéale: expliquer le mot français. Évidemment, cela veut dire qu'il faut prendre l'espace requis, ce qui rallonge le texte.

Côté fiction et littérature, en français, je suis auteure d'un roman publié, d'un roman non publié, de plusieurs nouvelles, de douzaines de chroniques satiriques et d'un monologue théâtral. En anglais, cependant, je préfère écrire des nouvelles de science fiction, que je n'arrive tout simplement pas à créer en français. Je ne sais pas pourquoi. Cependant, je sais que lorsque j'ai traduit une trentaine de pages de mon premier roman, La Delphinée, je n'ai pas aimé le résultat - et pourtant, j'étais bien libre de l'adapter comme je l'entendais. En effet, j'ai effectué plusieurs changements, mais ça cloche... Donc, j'écris un roman en anglais, avec ma "personnalité anglo".